Le Nobel de la Paix sera attribué en octobre prochain,. Le prix récompense « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix », une définition qui depuis le testament d’Alfred Nobel a été de manière “progressive” élargie et interprétée, puisque aujourd’hui outre la lutte pour la paix, les droits de l’homme, l’aide humanitaire et la liberté sont éligibles. Au fil des ans, le prix est devenu un vaste fourre tout idéologique.
Pour cette année une campagne semble se dessiner dans la presse pour appuyer la nomination du mouvement Black Lives Matter (“les vies des Noirs comptent”, en français). La proposition faite par un parlementaire socialiste norvégien peut sembler totalement irrationnelle tant ce mouvement racisé et racialiste dans son intitulé est éloigné d’une société apaisée comme le montre les débordements qui ont accompagné ses démonstrations de force. Mais à cette heure si on en croit sa mise en avant par les médias il aurait le vent en poupe.
Parmi les autres lauréats proposés aujourd’hui on trouve le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange —on se demande à quel titre, sauf à reconnaître que cela lui octroierait une sorte d’immunité diplomatique.— des opposantes biélorusses mené par Svetlana Tikhanovskaïa, des organisations oeuvrant pour la vaccination (Cepi et Gavi) ou la liberté de la presse (RSF et le CPJ) — là aussi à quel titre.—, le réseau international des défenseurs de la désinformations officielles et accréditées les “fact-checkers” d’IFCN et l’ex-président américain controversé Donald Trump.
Il est évident que Donald Trump— pourtant le plus légitime, au moment où nous écrivons— n’obtiendra pas la nobelisation, et ce malgré le fait qu’il a œuvré avec un certain succès pour établir des relations apaisées entre Israël et les monarchies du Golfe. On peut également mettre à son crédit que malgré son caractère singulier, il n’a pas non plus engagé de troupes américaines sur des théâtres d’opérations extérieures et pour un président américain c’est quand même une sorte d’exploit… Mais bon Trump a été depuis le jour de son élection considéré par la presse comme l’hologramme du diable, alors, vae victis…
Comme il n’y a pas de hasard en politique, Black Lives Matter vient justement de se voir décerner le prix Palme. Celui-ci est doté de 100 000 dollars et a été créé en 1987 en mémoire du Premier ministre suédois Olof Palme, assassiné à Stockholm en 1986. L’écrivain britannique John le Carré avait reçu le prix l’année dernière.